Les nouveaux plaisirs que procurent les jeux érotiques en…solitaire !

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Dans cet article, nous allons partager une réflexion sur ce qui fonde le rapport personnel au plaisir. En effet, la source de la jouissance est multiple et une des façons d’atteindre cet état de béatitude est de générer une forte dose d’excitation en solitaire : il n’y a pas que votre partenaire qui peut vous aider à jouir : la masturbation est un aussi excellent moyen d’y parvenir !

Le plaisir personnel, c’est quoi ?

On assimile très souvent jouissance en solitaire et masturbation. Un plaisir reste-il personnel si l’on utilise un sextoy ou des poppers ?

De même, on peut élargir ce questionnement au fait de savoir si recevoir des ordres à distance de la part d’un maître ou d’une maîtresse dominante est encore un plaisir solitaire ? Si l’on va encore plus loin dans cette réflexion, sommes-nous toujours seul lorsque l’on regarde un film pornographique ? On participe d’une manière ou d’une autre visuellement. Si on installe de nombreux miroirs dans sa chambre à coucher et que l’on s’observe en train de se donner du plaisir, est-on toujours seul ou jouissons-nous de la multiplication de sa propre image, comme si un groupe participait à l’action ? 

Évidemment, la réponse n’est pas simple car les sensibilités sont multiples ! En tout cas, cela peut permettre de développer des nouveaux comportements. Par exemple, explorer son corps pour mieux l’apprivoiser sans l’aide d’un tiers partenaire.

Ainsi, de nouvelles sources de jouissance peuvent être découvertes comme par exemple, la zone anale chez les hommes ou alors la stimulation du point G par la femme. Il semble évident, par ailleurs, que chaque époque développe un rapport particulier à la solitude sexuelle : on ne peut faire l’impasse sur le regard social imposé à nos moments d’excitation en solitaire.

Du narcissisme à la masturbation

On considère généralement que le plaisir solitaire est tabou. En effet, on appose souvent une dimension morale à la masturbation. Prendre du plaisir seul(e) équivaudrait à être égoïste alors que faire l’amour à deux relèverait du partage. Cette conception serait éthiquement plus acceptable. 

Cette dimension s’avère être une réalité pour beaucoup de femmes : les sexologues remarquent que celles-ci ne souhaitent pas prendre du plaisir sans être en compagnie de leur compagnon. Tout en leur faisant porter inconsciemment la responsabilité de l’orgasme. On sait par ailleurs que plus de 40 % des Français ne parlent jamais de masturbation avec leur conjoint, comme si ce phénomène n’existait pas.

Pourtant, dans les films érotiques, des pratiques considérées comme très peu fréquentes telle que l’auto-fellation ou l’auto-pénétration sont de plus en plus représentées. La diffusion de ces pratiques sexuelles prouve leur existence et donc, potentiellement, de leur succès au sein de la société. Et on remarque par ailleurs que les pratiques dites « extrêmes » semblent se populariser en perdant leur saveur et leur goût d’interdit. 

Prenons pour exemple l’auto-pénétration qui est très documentée sur Internet. On s’aperçoit que cette pratique est relativement accessible avec de la patience et de l’entraînement. Il n’est pas nécessaire de posséder un pénis hors norme pour la réaliser : il suffit simplement de ne pas avoir une érection trop proéminente afin d’être en capacité d’accueillir un sexe dans son anus. Et surtout, de pouvoir déplacer ses testicules sur le côté de sorte que la verge puisse être plaquée contre le périnée.

La masturbation n’est pas qu’une question de sexe !

Si la pratique décrite ci-dessus ne vous emballe pas, elle est pourtant intéressante à questionner du point de vue du plaisir solitaire. En effet, dans ce cas, l’homme se donne à lui-même du plaisir : il est donc totalement autonome et responsable de sa jouissance. Si on prolonge la réflexion, on va très rapidement arriver à la question du partenaire. Trop souvent, on considère qu’elle va de soi alors qu’il est légitime de l’interroger. 

À qui donne-t-on le droit de me faire jouir ? Y a-t-il des règles à respecter ou un contexte à expérimenter pour l’autoriser ? Pourquoi constatons-nous que la masturbation reste taboue lorsqu’on est face a un partenaire, comme si de manière automatique, se donner du plaisir seul devenait interdit ? Cela amène le fait que finalement, peu de couples se masturbent côte à côte alors que cela pourrait être une nouvelle source de plaisir

Si l’on revient du côté de l’auto-pénétration, on peut y lire aussi l’association parfaite du pouvoir et de la pénétration. En ce sens, elle est révolutionnaire. Car dans ce cas, il n’y a plus d’actif ou de passif, de force pénétrante ou d’organes à pénétrer : tout est un. Le système binaire sur lequel se fonde le couple est aboli. Certains pensent d’ailleurs que nous ferions l’expérience de tous les genres simplement en étant humain. Grâce, par exemple, à l’auto-pénétration, nous pourrions être à la fois homme, femme, gay, hétéro, objet ou sujet ou même, rien du tout : cela interroge bien évidemment la notion de corps réel par rapport aux représentations culturelles.

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Le plaisir, c’est parfois aussi simple que cela !

Une histoire de sens

Pour continuer dans ce champ philosophique, on peut évoquer le célèbre mythe de la caverne de Platon. Celui-ci nous renvoie à notre image en nous interrogeant sur la réalité de notre existence et de notre corps, par rapport à une représentation inconsciente.

On le sait, « masturbation » prend son sens à travers une étymologie qui signifie « prostituer ou souiller sa main ». On ne pourra pas dire que ce mot n’est pas précis, sémantiquement parlant ! Mais si on n’y réfléchit bien, on peut s’apercevoir, finalement, que tout notre corps est un objet érotique comme notre esprit. 

On arrêtera alors de penser que seule la génitalité amène au plaisir pour élargir cette notion à l’ensemble de ce que nous sommes, aussi bien physiquement que psychiquement. On peut donc constater, avec bonheur, que toutes les sortes d’érotismes peuvent coexister, qu’ils soient génitaux, cérébraux voire spirituels ou qu’ils nous confèrent un potentiel de jouissance jusqu’alors inconnu. 

Pour conclure, on pourrait dire qu’explorer ces voies peut nous permettre une connaissance plus profonde de soi-même. En quelque sorte, l’auto-masturbation ou plaisir solitaire serait un moyen de satisfaire nos sens mais aussi, de se connaître aussi intimement que possible.

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