Les challenges sont à la mode et, en novembre, c’est le challenge no nut november (#nonnutnovember) sur les réseaux sociaux) qui pointe le bout de son nez. Le principe est simple, pas d’éjaculation, voire abstinence pendant un mois. Bonne solution pour redécouvrir d’autres formes de plaisir ! Le mois de novembre est en passe de se transformer en mois des challenges pour les hommes. Movember, No nut november … Le principe de chacun de ces défis nés sur les réseaux est de nous faire prendre conscience des soucis du quotidien, maladies ou non, qui nous guettent. No Nut November s’attaque, lui, aux pannes sexuelles. Il vient montrer aux hommes participants que l’abstinence d’éjaculation n’est pas un drame et les incite à découvrir d’autres formes de sexualité compatibles avec la santé. Avec en toile de fond l’existence des pannes sexuelles, de l’impuissance et des troubles de la santé pour un nombre considérable des participants.
Sommaire
No nut november : désagréable ?
Nous sommes allés parler de leur participation en 2020 à deux habitués du blog. Olivier a 45 ans, il est informaticien et apprécie ces défis d’abstinence. Il nous explique “Je pratique la masturbation, seul ou en couple, depuis mon adolescence. Je n’avais jamais pensé à contrôler mon éjaculation ou à arrêter de me masturber pendant 1 mois. L’idée nous est venue avec ma femme au retour d’un voyage à Londres. Là-bas, en boite, nous avons aperçu une affiche avec le hashtag #NoNutNovember qui parlait des troubles de l’érection qui touchent des millions d’hommes.” Commence-t-il. « En Angleterre, la publicité sexuelle est plus ouverte qu’en France. Les couples parlent plus ouvertement non pas de sexe, mais de l’idée selon laquelle un sexologue peut les aider à obtenir plus de plaisir. C’est une approche plus ouverte au sein de la société. La sexualité y est acceptée comme un élément important dans le couple, peu importe la sexualité sous-jacente » selon Olivier.
“Au début, on se dit que ça va être désagréable, voir insupportable. Mais le fait de ne pas éjaculer, si on réfléchit réellement, ne signifie pas ne pas jouir. Olivier attise notre curiosité. Il faut qu’il nous explique un peu plus “Au japon, l’éjaculation n’est qu’une étape de la relation sexuelle, qui peut, sans érection, se poursuivre dans un partage plus complet du plaisir. L’homme peut faire perdurer l’acte sexuel par un cunnilingus par exemple. Ou être sodomisé.” Explique Olivier. Il ajoute : “Il faut partir de ce point de vue en retirant l’aspect éjaculation. C’est donc un plaisir volontiers plus partagé qui se met en place, fait d’interactions et de sensations plus communes.”
No nut november : explorer le reste de son corps
Explication pertinente, mais concrètement, comment obtient-on du plaisir alors qu’on ne possède pas le droit à l’éjaculation ? C’est Amadou, un autre de nos habitués, qui développe sa méthode. A 27 ans, cet ambulancier a auparavant pratiqué 3 fois le #NoNutNovember, sans savoir qu’il existait. “La première année, c’est parti d’un délire avec ma copine de l’époque. Après les fêtes, résolution prise de ne pas éjaculer pendant tout le mois de janvier. On était pas loin de l’esprit #NoNutNovember !”
Il expose sa démarche “En tant qu’ambulancier, j’ai souvent remarqué que beaucoup des patients que je transporte ont une douleur principale et énormément de douleurs secondaires, indétectables à l’avance. Par exemple, une personne qui a le col du fémur fracturé aura aussi mal à l’épaule, sans lien logique. C’est ce principe que je voulais tester en me lançant au défi de ne pas éjaculer un mois durant.” “Au programme de ce mois de janvier”. Nous explique Amadou “Ma copine m’a proposé qu’on teste de nouvelles sensations. Le principe était de ne pas chercher l’orgasme pour moi, mais le plaisir intense. Elle voulait, elle, continuer de jouir, bien sûr. Nous avons opté pour quelques accessoires. Nous n’étions pas de grands adeptes des sextoys alors, nous avions l’image de trucs pour les vieux !”
Des sextoys pour jouir sans éjaculer ?
L’idée d’Amadou et sa copine est intéressante, des sextoys pour éviter l’éjaculation ? Quel a été la liste de courses des deux amants ?
“Nous avions en tête de tester deux catégories d’accessoires. La première permettrait d’entraver le plaisir et la seconde de découvrir du plaisir ailleurs. C’est ma copine qui a eu l’idée de m’attacher pour m’empêcher de me masturber et qu’elle demeure la seule à pouvoir m’amener vers l’orgasme. Nous avons acheté un kit de menottes Jaloo. Nous voulions éviter les menottes à en fourrure !” Explique Amadou.
Au programme une fois bloqué ? “Ma copine m’a expliqué qu’elle allait tout faire pour me mener au bord de l’orgasme la première fois et que je devais me retenir. Je ne suis pas un acteur de film porno, je n’étais pas confiant d’arriver à retenir mon éjaculation !” Première tentative, premier succès, c’est ce que nous raconte Amadou. “Après presqu’une demi-heure de stimulation, j’éprouve le plaisir monter en flèche et je me tends. C’est à ce moment pile que ma copine a tout arrêté et est venue se placer le sexe sur mon visage. J’étais super excité à ce moment là et je pense qu’un courant d’air aurait suffi à vider le contenu de mes testicules. Heureusement, le plaisir se vit en couple. Et je n’avais pas le choix.” Plaisir partagé au cours de cette première séance pour Amadou et sa copine !
“Le passage à d’autres accessoires s’est fait naturellement” continue Amadou. “Je n’avais jamais testé sur moi la sodomie. Nous l’avions déjà fait avec ma copine et elle appréciait réellement ça. Elle m’a proposé de tester, après tout si elle aime, pas de raison que je n’aime pas. Je ne nous voyais pas aller vers quelque chose de compliqué. Je voulais quelque chose qui ne demanderait pas trop de préparation. C’est pour cette raison que nous sommes allés vers un gode ventouse, le SilexD. Cela permettait que je m’entraîne seul !”
La sodomie et d’autres plaisirs
Laissons Amadou et sa copine à ces explorations. L’absence d’éjaculation n’est pas synonyme d’absence de plaisir et encore moins d’orgasme. Chez les hommes, la prostate, les testicules, la zone anale, les seins, le cou ou encore le dos représentent des zones hautement sensibles. Leur stimulation continue et longue va amener des vagues de plaisir extrême que la stimulation directe de la verge.
La stimulation des tétons est assez peu documentée pour les hommes. Pour autant, bien préparés avec des ventouses à la juste dureté, les tétons masculins sont particulièrement sensibles et amènent à un orgasme largement comparable au plaisir ressenti lors d’une éjaculation. Le sexologue Edmond Lequartier, de Montréal, nous explique “Les tétons masculins ont perdu leur utilité nourricière pour ne plus conserver que la sensibilité que demandait la fourniture du lait. Je recommande souvent aux couples qui me consultent de passer par la stimulation mammaire réciproque. Ils me rapportent que le plaisir et les orgasmes son souvent de retour par cette simple stimulation ! » Comme quoi, le plaisir n’est pas que dans l’éjaculation. Passer un mois sans éjaculer ne signifie pas forcément ne pas obtenir de plaisir.
No nut november : rappel des risques
Cette abstinence d’éjaculation pendant un mois est un excellent rappel aux hommes que leur santé sexuelle est capitale. Peu d’hommes acceptent, par timidité ou par oubli, de parler de cette santé sexuelle avec un médecin. Impuissance, éjaculation précoce, douleurs à l’urètre ou encore pannes sexuelles, tous ces maux peuvent être traités et souvent guéris par l’intervention d’un sexologue. Ne pas en parler, c’est prendre le risque de devoir vivre en mode #NoNutNovember pour tout le reste de sa vie !